Objectifs de Diapason
Diapason© est un jeu sérieux, issu de la méthode PAT-Miroir©. Diapason© permet à quatre personnes d’étudier une situation relationnelle délicate car deux points de vue aux logiques différentes s’y rencontrent. Son objectif est double :
- Permettre aux quatre participants-joueurs, qui vont travailler en équipe, d’élargir leur perception de la situation étudiée grâce à la découverte des idées des trois autres ;
- Construire ensemble des préconisations consensuelles qui permettent de sécuriser la situation, d’atteindre tous les objectifs souhaitables, et de définir les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour éviter que la situation ne se transforme en conflit.
Originalités de Diapason©
L’originalité de Diapason© est de prendre comme objet d’études les ressentis des deux personnes impliquées dans la situation étudiée. Pour décrire une relation spécifique, ce jeu sérieux est fondé sur le fait qu’il est utile de se poser les trois questions suivantes :
- quelles sont les peurs possibles des personnes qui entrent en relation dans la situation étudiée et qui risquent de freiner la coopération ?
- quels sont leurs attraits possibles d’une bonne relation, c’est à dire tous les avantages, bénéfices, gains qui peuvent advenir en cas de coopération féconde ?
- quelles sont les tentations possibles, tentations qui consistent à développer des comportements contraires à la coopération : transgresser des normes éthiques, privilégier le court terme en sacrifiant le long terme, gagner au détriment de l’autre ?
Pourquoi se poser ces trois questions ?
Parce que, nous le savons tous, les relations peuvent être à la fois :
- dangereuses : on se met à la merci de l’autre qui est libre d’avoir ou non une attitude coopérative ;
- fécondes : en mettant en commun nos compétences, nous avons l’opportunité de réussir ce que nous n’aurions jamais pu faire seuls ;
- conflictuelles : on peut mettre en œuvre consciemment ou inconsciemment des comportements qui apparaissent à l’autre comme inadéquats, voir inadmissibles.
Il est donc utile d’identifier les peurs qui signalent les dangers, les attraits qui montrent les objectifs, les tentations qui transgressent une règle de bonne conduite. Ces trois ressentis se développent toujours de façon plus ou moins importante autour d’une relation, sans même que nous en prenions conscience parfois.
Comment faire de nos différences une richesse ?
La relation réunit deux êtres « uniques et défaillants » :
- La différence de nos uniques (compétences, talents, valeurs, culture) peut devenir souffrance et donner lieu à de la jalousie (qu’on appelle aussi « désir mimétique »), voir de la compétition (qui est le meilleur ?, qui est le plus fort ?) ;
- La défaillance de l’autre peut être difficile à découvrir et à supporter, surtout quand elle a été cachée durablement. Réciproquement ma défaillance, mes défauts peuvent être difficiles à supporter par l’autre.
En effet « La souffrance de la différence n’est acceptable que dans la joie de la reconnaissance », nous dit Jacques De Bourbon Busset dans « L’instant perpétuel ».
Sortir des pièges de la relation
Nous avons naturellement tendance à croire que ce qui nous paraît évident l’est aussi pour les autres. Or nos évidences sont loin d’être partagées par tous… Pourquoi ?
- C’est une question de culture différente : « oui » peut se dire chez les uns en hochant la tête, chez les autres en tournant la tête de droite à gauche, d’où des malentendus graves peuvent se produire ;
- Cela peut être du à une question de différence d’importance donnée aux informations et à leurs interprétations (voir l’image de la jeune et la vieille) ;
- C’est aussi peut-être une question de point de vue : celui de l’acteur diffère considérablement de celui de l’observateur d’une situation.
Nous sommes acteurs de notre vie et spectateur de la vie des autres. Or nous savons que les représentations du monde sont différentes si l’on est acteur ou spectateur. Une question importante se pose alors : « Comment tenir compte de ces différences pour qu’elles ne fragilisent pas la relation ? » :
- En construisant un fonds commun d’évidences avec l’autre : notamment la finalité de la rencontre.
- En essayant de se mettre à la place de l’autre pour mieux comprendre sa représentation du monde. Ce travail est facilité en cherchant ensemble quels pourraient être les peurs, les attraits et les tentations possibles des deux points de vue en présence.
L’intérêt d’énoncer les peurs, les attraits et les tentations possibles d’une situation difficile
Ce large inventaire permet de rentrer pas à pas dans la complexité de la situation relationnelle étudiée . L’étape suivante consiste à mettre une note d’importance à chacun des énoncés, ce qui va permettre, d’une part d’établir un classement général, d’autre part de détecter les plus gros écarts entre les avis des uns et des autres. Le classement général des peurs, des attraits et les tentations possibles est une première représentation commune. Elle sera complétée par les histogrammes des deux point de vue, des barreaux dont la hauteur est égale à la somme des notes obtenues respectivement par les peurs, les attraits et les tentations des deux points de vue puis la somme des deux points de vue, c’est-à-dire pour la relation elle-même. Cela constitue une deuxième représentation visuelle commune de la situation d’interactions qu’il sera facile d’interpréter ensemble à l’aide du graphique décrivant les différentes situations relationnelles possibles.
Nous avons ainsi co-construit une représentation commune de la situation à travers le classement des peurs attraits et tentations possibles et leur représentation sous forme d’histogrammes.
Passer d’une simple analyse de la situation étudiée à des propositions concrètes d’amélioration de la situation étudiée.
Cette analyse la situation, aussi complète soit-elle n’est pas suffisante : elle doit déboucher sur des propositions d’amélioration de la situation étudiée. Il faut pouvoir maintenant en tirer les conclusions pour proposer les actions à mettre en œuvre par les deux acteurs qui amélioreraient leurs relations. La phase d’analyse précédente est très utile pour faciliter la recherche de solutions possibles. On procède alors rigoureusement de la façon suivante :
- On déduit ensemble des peurs de chaque point de vue classées par ordre d’importance, le danger que chacune d’elles signale et en recherchant la précaution qui permettrait de sécuriser la situation.
- On travaille ensuite sur les attraits en nommant l’objectif précis qui sous-tend chacun d’eux, ce qui permet de rechercher les moyens et stratégies qui permettent de les atteindre.
- On déduit enfin des tentations la valeur qui est transgressée dans le comportement qu’on a jugé ensemble inadaptée et nuisible ; puis on recherche ensemble la bonne pratique à mettre en œuvre pour respecter la valeur identifier.
Il ne reste plus qu’à se mettre d’accord sur « qui ? Fait quoi ?, ou ?, quand ?, comment ?, pourquoi ? ». Mais cela sera d’autant plus facile que les points de vue ont convergé et que les préconisations ont été trouvées par les acteurs eux-mêmes.
Domaines d’application de Diapason© et de la méthode PAT Miroir©
On ne peut pas attendre d’un jeu qui ne dure qu’une demi-journée un programme d’action d’un projet complexe, domaine privilégié de la méthode PAT-Miroir©. Plusieurs simplifications de l’approche PAT-Miroir© ont été opérées pour réduire le temps à consacrer à un problème dans Diapason© :
- Ne prendre en compte que 2 points de vue, par rapport à la situation étudiée ;
- Ne pas construire de thèmes incontournables ;
- Aboutir, non pas à un programme d’action, mais à une vingtaine de préconisations qui pourront servir de base à un programme d’action ultérieur.
Diapason peut s’appliquer aussi bien en entreprise que dans les administrations, les associations et les établissements d’enseignement.
Voici quelques exemples d’application classiques, parmi des centaines possibles :
Comment réussir un reproche, déléguer une tache, améliorer les relations professeur-élève, parent adolescent, client-fournisseur, éducateur-jeune,… Plus la situation étudiée est précise, plus les recommandations seront pertinente et applicables.
C’est enfin un puissant outil de médiation dans les difficultés relationnelles et professionnelles.
Conclusion
Si PAT-Miroir© reste incontournable pour construire de façon consensuelle un programme d’action qui mobilise tous ceux qui sont concernés par le changement envisagé dans un projet complexe en tenant compte de multiples partenaires, Diapason© a une ambition plus modeste de clarifier, par table de quatre, une situation précise en prenant successivement les deux points de vue en présence.
PAT-Miroir© conduit à un programme d’action complet précisant les responsabilités de chacun dans la mise en œuvre des actions qui en découlent. Il peut mobiliser de 6 à 300 personnes et ses objectifs s’étaler sur plusieurs mois voir plusieurs années.
Diapason©, lui, traite d’un sujet beaucoup plus restreint et plus précis, mais non moins périlleux.
Il organise un groupe de réflexion en table de 4 personnes, en permettant de gérer autant de tables que nécessaire pour faire participer toutes les personnes concernées. Il permet à chacun de s’exprimer et de partager ses idées sur la question précise et limitée traitée et de déboucher ensemble sur une vingtaine de préconisations qui visent à améliorer la situation problématique étudiée. Si un grand groupe a travaillé sur la même situation, un partage des résultats obtenus par les différentes tables enrichit encore les participants et multiplie les propositions d’amélioration.